Bonjour les amis membres de notre Société de plantes alpines et de rocaille du Québec

En cette période difficile, où nous sommes cantonnés dans nos foyers, je n’ai pas à me demander quoi faire pour conserver la foi  dans nos passions. Tous nos projets personnels et nos activités sont trop souvent reportés à des dates indéterminées à cause de cette pandémie de malheur.

Alors que faire pour garder le moral? Présentement, je mets beaucoup de temps à revoir mes listes de plantes; celles en rocailles, comme celles en auges ou en pots; le tout sur divers fichiers informatiques que je conserve années après années.

Cet hiver, tous mes semis ont été réalisés en début d’année. Tous les plateaux sont à la stratification sur le gazon sous la neige dans des sacs de vidange clairs.  J’attends le vrai printemps, lequel aura fait fondre toute la neige; alors débutera la période de mes travaux les plus intenses. Mes semis seront alors amenés dans ma serre au chaud le plus tôt possible, probablement au début d’avril pour provoquer leur germination.

Semis sous la neige en janvier Photo C.Charron

J’ai conservé des semis non germés des années antérieures 2018, 2019 et 2020, ayant passé l’hiver à nouveau sous la neige pour une dernière stratification, ce sont ceux qui ont besoin d’un cycle de froid (hiver), chaleur (été), froid (hiver), chaleur (été), jusqu’à leur germination. Il faut être patient et avoir de l’espace d’entreposage sécuritaire pour les attendre ces beautés!

Je profite de la présente période d’inactivités aux travaux extérieurs pour faire du classement informatique dans mes dossiers. J’ai une belle collection de plantes rares distribuée dans des pots, des auges et bien sûr dans mes rocailles. Mon inventaire me révèle que parfois je n’ai qu’un taxon de disponible, alors que parfois ils sont en surnombre. C’est le cas d’une saxifrage indigène provenant de la Gaspésie du nom vernaculaire de Saxifrage de Laestadius.

Saxifraga paniculata subsp. laestadii  (Neuman) Karlsson

Un grand nombre de ces plantes sont en pots de grès enfoncés dans un lit de sable pour maintenir leur système racinaire à une fraîcheur constante, alors que d’autres sont en petits pots de plastique en attente de croissance. Bien sûr que je m’attends à des pertes, je vais donc toutes les revoir en mai prochain par une révision de cet inventaire sur une base de données Excel.

J’ai fait des lectures sur les saxifrages indigènes du Québec. J’en ai quelques-uns en inventaires. J’ai même un plant du Micranthes de virginie. Ce n’est pas une plante classée rare, mais tout de même j’en ai un plant dans un pot de grès. Il provient d’une de mes  récoltes de semences lors de mon passage dans les Appalaches, région du Témiscouata en août 2014. Plusieurs plants sont nés de ces graines et je les ai toutes  perdues, sauf une que j’ai réussi à maintenir en vie.

Micranthes virginensis (Michx. Small.)  Photo C. Charron

Maintenant cette plante est très belle. Le secret semble être qu’elle aime être entourée de bryophytes, cette mousse du parterre forestier bien vivant.  Je vais voir maintenant comment je peux la reproduire par bouture en mai prochain.

En juin, je projette de regarnir quelques-unes de mes rocailles ainsi que mes auges avec ma production des années passées. Ensuite, et sans les oublier, ce sera la préparation de plusieurs plants en surplus de mes besoins, pour nos futurs Rendez-vous horticoles du Jardin Botanique de Montréal. Si l’on veut avoir des plantes de qualité sur les tables des futurs RVH, il est nécessaire d’y voir assez tôt. Il ne faut pas perdre de vue que ces RVH sont l’une des principales sources de revenus de notre Société. L’offre de services de notre Société sera d’autant généreuse que sa situation financière sera solide. C’est pourquoi nous, membres, devons être ouverts à offrir des dons à notre Société.

L’été prochain on se réserve du temps pour faire le repiquage de nos semis et de faire la lutte aux herbes n’ayant pas leur place dans nos jardins.

Veillez agréer de mes meilleurs sentiments et je souhaite un beau printemps à tous nos membres.

Charles Charron